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Egypte – Le président al-Sissi inaugure le deuxième canal de Suez (VIDEO)


Egypte – Le président al-Sissi inaugure le deuxième canal de Suez (VIDEO)

Le président Abdel Fattah al-Sissi inaugure jeudi le deuxième canal de Suez. Un pari fou, un projet pharaonique, un événement historique que dévoile aujourd’hui le président, lui qui voudrait avoir l’étoffe de Nasser en son temps… 

Projet vieux d’un an à peine, prévu pour 2017 au départ, ce nouveau canal, long de 72 kilomètres, a été construit à toute allure. Ce cours d’eau artificiel, parallèle au véritable canal de Suez, permettra désormais la double circulation des navires porte-conteneurs. Ce qui réduira le temps de parcours des bateaux et augmentera le trafic, puisque, jusqu’à présent, il était impossible que deux navires ne se croisent. Actuellement, environ 50 bateaux y circulent chaque jour. Désormais, ce chiffre devrait doubler. Et rapporter ainsi 13,2 milliards de dollars par an d’ici 2023, selon les estimations du Caire.

Ce nouveau canal de Suez, d’une valeur globale de 9 milliards de dollars, a été financé grâce à un appel aux dons. 80% des subsides viennent de particuliers, grâce à l’achat de bons d’investissements vendus par l’Etat, contre 20% d’entreprises.

Voici à quoi ressemble le nouveau canal de Suez par lemondefr

En 1956, la nationalisation du canal de Suez par Nasser, jusqu’alors détenu à 44% par les Britanniques, a permis à l’Egypte de relancer la croissance. Construit voici 135 ans, ce canal, qui relie la mer Rouge et la Méditerranée, et les trois continents de l’Asie, l’Europe et l’Afrique du Nord, rapporte 5 milliards de dollars par an à l’Egypte. Il est l’un des plus empruntés du commerce maritime mondial.

al-Sissi, rapporte L’Observateur, met ainsi tous ses espoirs dans ce nouveau canal, de même que dans la vallée technologique prévue alentour. Mais la situation égyptienne est totalement différente d’il y a cinquante ans désormais. Avec une instabilité politique depuis la chute d’Hosni Moubarak en 2011, ce qui inquiète investisseurs et touristes. Avec une croissance de 2% du PIB et un taux de chômage autour de 13%. Mais, alors que le pays est régulièrement frappé par des attaques islamistes, le canal permet de détourner l’attention et de promouvoir les atouts de la région en faisant oublier la guerre contre l’Etat islamique, poursuit le Nouvel Obs.

« L’ouverture du deuxième canal de Suez est un moyen d’asseoir de manière internationale son image », analyse Sébastien Boussois, collaborateur scientifique de l’Institut d’études européennes/REPI au sein de l’Université libre de Bruxelles (ULB). Son objectif derrière un projet pharaonique comme celui-là? Faire valoir sa capacité à diriger un pays, s’imposer en nouveau Nasser. Même si le pari est risqué. Car il ne peut y avoir de développement économique, d’affluence massive de navires et de vallée technologique, sans sécurité.

 

 

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